Olivier Urman

   L’œuvre d’Olivier Urman se construit dans un affrontement méthodique avec le temps, la matière et l’apparence des choses.

Depuis plus de vingt-cinq ans, son travail se déploie comme une résistance conceptuelle à ce qu’il nomme « la fin des choses », non par nostalgie, mais comme une tentative de mettre au jour les processus par lesquels le monde se transforme en décor, en souvenir, en résidu. Selon lui, « tout ce que nous voyons appartient au passé » : le monde n’est qu’un décor en perpétuelle consommation.

Sculptures, installations, peintures, protocoles théoriques et gestes performatifs participent d’un même mouvement : déplacer la représentation pour atteindre ce qui, dans les objets et les images, échappe à l’usure du temps.

Ses œuvres ne cherchent pas à produire des formes nouvelles, mais à neutraliser la tyrannie de la plastique. En supprimant, masquant, broyant ou reconfigurant les apparences, Olivier Urman met en crise la distinction entre sujet et décor, entre matière et souvenir, entre présence et disparition.

Avec les Surpressions, réalisées à partir de poussières d’objets réduits à leur propre matière, Urman atteint un point d’équilibre singulier : l’œuvre ne représente plus l’objet, elle en est la trace matérielle réorganisée, à l’échelle exacte de son absence.

Ce déplacement radical affirme une peinture sans illusion, où la matière devient mémoire active et où le décor se retourne contre lui-même. En ce sens, le travail d’Olivier Urman ne propose pas une réponse à la fin des choses, mais une stratégie de résistance : faire de l’art un espace mental inaltérable, où le temps n’est plus subi mais recomposé.