La Balade d'Amelie

L'oeuvre jubilatoire de Niki de Saint Phalle

Cet été à Aix-en-Provence, l’œuvre puissante et jubilatoire de Niki de Saint Phalle investit les espaces de la ville pour une expérience résolument vivante. L’exposition réunit sculptures iconiques, installations colorées et quelques pièces plus méconnues, révélant toute l'excentricité de l’artiste.


Les célèbres Nanas dansent dans les jardins et sur les façades, incarnant la joie, la force féminine et une liberté très contemporaine.


Un parcours intérieur complète cette célébration : des collages et tableaux vibrants, où la couleur explose en gestes libres.

©Centre d'art Caumont
©Centre d'art Caumont

Mais au-delà de la fête visuelle, l’exposition rappelle l’engagement politique et social de Niki, qui utilisait son art pour dénoncer, provoquer, émouvoir. Des textes, des archives et des photographies l’accompagnent, retraçant son combat pour les droits des femmes et sa fascination pour les mythes, la révolte, l’amour.

Le visiteur traverse un univers où résine, miroir, peinture et assemblages cohabitent avec un élan et une énergie certaine. 

La mythique fontaine Stravinsky à Paris semble trouver une résonance inattendue ici, dans la chaleur provençale, lorsque l’eau se glisse entre les formes sculptées.
L’exposition est autant une ode à la couleur qu’un hommage à la liberté incarnée par une femme artiste hors norme.

Chaque œuvre dialogue avec le lieu : un coin de cloître, une galerie ou une place publique — tout devient scène.  Un hommage à Niki est aussi un hommage à la fantaisie nécessaire, au combat créatif, à l’insoumission joyeuse.

Les films projetés montrent ses performances, son travail avec Jean Tinguely, sa facette plus intime et introspective.

On quitte l’exposition avec un certain sentiment de vertige heureux : comment penser autrement la sculpture, le féminisme, la couleur ou la ville elle-même ? Au moment du départ, on emporte avec soi un sourire, un souvenir — et le plaisir intact de se sentir libre, fort, et profondément vivant.
©Clément Dorval