Jusqu’au 19 janvier 2026, la Bourse de Commerce – Pinault Collection célèbre l’épure. Avec « Minimal », le musée offre un voyage au cœur de la forme la plus simple, la plus directe, la plus essentielle. Plus d’une centaine d’œuvres majeures y composent un parcours où le vide n’est jamais absence, mais respiration.
Pensée par Jessica Morgan, directrice de la Dia Art Foundation, l’exposition se déploie en sept sections : Lumière, Mono-ha, Équilibre, Surface, Grille, Monochrome, Matérialisme. Comme autant d’étapes d’une méditation visuelle, on ne suit pas ici une chronologie, mais un mouvement intérieur, celui du regard qui s’affine et apprend à voir autrement.
Dans la lumière de Dan Flavin, les néons découpent l’espace et le transforment. Chez Agnes Martin, les lignes pâles et les tons doux ouvrent une salle entière au silence. Charlotte Posenenske y introduit la modularité industrielle : ses formes répétées, ajustables, rappellent que l’art minimal fut aussi une réflexion sur la production, la série, le geste démocratique.
Puis viennent les matières, nues, directes, sans artifice : cire, terre, sel, métal. Dans la section Matérialisme, l’Américaine Meg Webster fait dialoguer la nature et la sculpture. Un cône parfait de sel, une paroi de cire d’abeille, deux demi-sphères d’argile, un jardin minuscule… Ses œuvres, fragiles et précises, rappellent notre lien à la Terre, entre admiration et volonté de contrôle.
L’exposition tout entière agit comme une promenade lente. Chaque salle devient un espace de pause, d’écoute, d’équilibre. « Minimal » ne montre pas tant des objets que des instants, des formes qui nous invitent à ralentir, à voir l’essentiel, à réapprendre la beauté du peu.
On quitte la Bourse de Commerce apaisé, comme après une longue respiration. Dans le tumulte de la ville, ces lignes, ces matières, ces silences restent en nous comme un écho : celui d’un art qui ne cherche pas à remplir, mais à révéler.